L'une des missions de l'agence nationale de l'habitat est d'étudier l'état du parc de logements privés et la situation de leurs occupants, l'Anah intervenant pour la réhabilitation du parc privé ancien dégradé.

Avec plus d'une soixantaine de tableaux statistiques analysés et commentés, complétés par cinquante cartes détaillées par département et canton, la quatrième édition du Mémento de l'habitat privé propose un état des lieux complet de la situation du parc privé dans l'ensemble du parc de logements en France en 2014 : état du parc, profils des ménages locataires et propriétaires, coûts et difficultés d'accès au logement, dynamique des marchés locaux.

La seconde partie du mémento analyse les enjeux du parc privé et l'action de l'Anah en matière de lutte contre l'habitat indigne et dégradé, d'adaptation du logement à la perte d'autonomie, de traitement des copropriétés fragiles ou dégradées et de lutte contre la précarité énergétique.

Mis à jour à partir de l'ensemble des sources de données disponibles ⁽¹⁾, le Mémento 2014 de l'Anah est un outil de partage des connaissances avec les acteurs nationaux et locaux du logement.

Pour consulter le Mémento de l'habitat privé 2014 :

• http://www.anah.fr/les-publications/les-donnees-et-chiffres-cles/vue-detaillee/article/memento-de-lhabitat-prive-2014/

Quelques repères sur le parc privé à partir des données du Mémento

Ses caractéristiques générales

• Le parc privé est le parc le plus important en terme de nombre de logements : sur les 34 millions de logements que compte la France, on dénombre 28,5 millions de résidences principales (p 5) dont 23,2 millions sont dans le parc privé. (p12)
  Le parc public comporte près de 5,3 millions de logements locatifs.
  
  
• Plus de propriétaires que de locataires : le parc privé accueille 16.5 millions de propriétaires occupants et 6,7 millions de locataires. (cf p12)
  
  
• Un parc qui comprend les logements les plus anciens : 35% des résidences principales ont été construites avant 1948 et leur quasi intégralité relève du parc privé (p5), soit près de 8 millions de logements sur les 8,4 qui datent d'avant 1948.
  
  

Une avancée dans ce parc

• Le nombre des logements dits inconfortables ⁽²⁾ a fortement diminué entre 1984 et 2006, et ne représente plus que 1 à 3% du parc selon les éléments de confort retenus (cf pp 40, 41).
  
  

... Mais encore des indicateurs de précarité

• Les situations de logements indignes ou très dégradés persistent.
  Aujourd'hui, selon les dires d'experts, le parc de logements privés indignes s'élèverait à au moins 400 000 logements sachant que cette évaluation exclut les logements privés dont la qualité de construction a pu se dégrader, les logements du parc public, les logements vacants et l'habitat de fortune. (cf pp 40, 41).
  
  

• La majorité des personnes à revenus faibles, voire très faibles, habitent dans un logement du parc privé : en partant de la définition Filocom du seuil de pauvreté ⁽³⁾, on considère que 65% des ménages pauvres sont logés dans le parc privé soit environ 3 millions de personnes(cf p 15).
  
  
• Parmi les 6 millions de ménages propriétaires occupants éligibles aux aides de l'Anah, presque tous ont des revenus qui leur permettent de prétendre à un logement social et 2 sur 10 se situent sous le seuil de pauvreté (cf pp : 31 et 32).
  
  

• Le coût du logement dans le budget des ménages est en augmentation : 22% contre 17% dans les années 80 (cf pp16-17).
  
  
• 3.8 millions de ménages consacrent plus de 10% de leur revenu aux dépenses d'énergie.
  84% de ces ménages résident dans le parc privé (3,2 millions sur les 3,8) (cf pp 66-69).

(1) Par exemple, Filocom 2011 (CGDD, SOeS) + recensement de la population (INSEE) + Compte du logement (CGDD) + CNAF + DGCS + Notaires de France ; ENL 2006 (Insee)
(2) Cf définition INSEE, les logements inconfortables sont les logements sans installation sanitaire,
(3) Filocom (fichier des logements par communes), présente l'avantage de pouvoir détailler les ménages pauvres par statut d'occupation. Contrairement à celui de l'INSEE, il est calculé à partir de revenus net imposable n'intégrant pas les prestations sociales perçues par les ménages; Pour Filocom, on « parle » donc de ménages pauvres dès lors que son revenu est inférieur à 670 euros par mois par unité de consommation (= 670€/mois pour 1 personne dans le ménage, 1005€/mois pour un ménage de 2 personnes adultes, 1407€/mois pour une famille de 2 adultes et 2 enfants)